lundi 25 juin 2012

Le fruit du chêne

Excusez moi si je vous gêne
Je voulais vous parler un peu
D’une partie de ces messieurs
Que l’on nomme le fruit du chêne

Que les âmes pusillanimes
Les purs esprits, s'ils me lisent
Et tous ceux qui me stigmatisent
Sentent la passion qui m’anime

Car pour ce bourgeon de douceur
Pour cette extrémité câline
Pour ce point au bout de la ligne
Je donnerai toutes les fleurs

Comme un toutou à sa maîtresse
Il me tend son petit museau
Relevé comme un chorizo
De ma main cherchant la caresse

Il aime tant qu’on le désire
Et qu’on l’admire et qu’on le flatte
Et qu’on l’enfonce dans nos chattes
Pour le noyer dans nos plaisirs

Ce fruit gorgé de vos parfums
Se laisse avaler sans faillir
Vous faisant presque défaillir
Quand son sirop jaillit enfin




mercredi 20 juin 2012

Le Maître Etalon

Au milieu de la foule, dans la vallée des corps
Mon amour à peau brune révèle sa beauté
Ta présence en ces lieux supplante le décor
Ses faibles artifices et le luxe ajouté

Bien sûr, tous les miroirs et les lampes palpitent
Sourdement tamisées, propices à la débauche
Et nous nous allongeons comme des sybarites
Tandis que près de nous une autre orgie s’ébauche

Je te regarde voir, tu me vois regarder
Je sais à quel degré cette ambiance t’excite,
Mon pervers amateur de femmes très fardées,
Elle me convient aussi, car elle est poétique

Lorsque cette autre femme se prend à caresser
Là où toi tu procures un orgasme certain
Je m’abandonne alors, la laissant m’enlacer
Je sais que ça te plait, mon charmant libertin

Certain de mon amour, tu n’es jamais jaloux
Car tu restes pour moi le vrai Maître étalon
Et il n’est pas de place, sauf entre tes genoux
Où je te sucerai, juchée sur mes talons

vendredi 8 juin 2012

Le charme sucré de la bourgeoisie

Il connaît le charme sucré
De la bourgeoise belle et sage
Traversant toujours au passage
Piétons, sous les regards discrets

A la terrasse du café
Où il fume une douce blonde
Il la suit des yeux et succombe
En rêvant de la dégrafer

Il sirote ses enjambées
Savoure son sac et son allure
Ses bas ambrés dans ses chaussures
Qui font sa cambrure galbée

Il imagine sous sa jupe
Dans les plis du tissus froissé
Par sa démarche cadencée
Dentelles et chairs qui se chahutent

Il voit ses seins qui soubresautent
Comme une gourmande gelée
Entre leur profonde vallée
Il rêverait d'être leur hôte

Et dans sa bouche qui reluit
Il se voit lui glisser un doigt
Et autre chose pourquoi pas
Si la bourgeoise veut de lui


 Photo Helmut Newton