mardi 21 mai 2013

Dehors

J’imagine une rencontre avec toi, au détour d’un chemin désert. Une grande silhouette sauvage, torse nu. Oubliant mes manières civilisées, je m’agenouillerais devant cette apparition, vaincue par la beauté. Pas un mot : je te sucerais dans l’odeur de l’herbe écrasée, un vent printanier caressant tes épaules et ton ventre nu.

Puis tu me possèderais à même le sol, le soleil te chauffant l’échine et les végétaux me piquant les fesses. Les petits oiseaux étonnés de cet accouplement barbare, chanteraient à tue-tête pour couvrir mes gémissements. La sueur perlerait sur ta peau, ma petite rivière glouglouterait, je boirais ta salive, l’humidité soudrait de partout.

La campagne deviendrait jungle, nous serions survolés par d’énormes libellules vrombissantes attirées par l’odeur de ta peau luisante. La chaleur se ferait étouffante, de gros nuages couleur d’ardoise s’agglutineraient dans le ciel pour l’obscurcir. A quatre pattes, mes ongles enfoncés dans la terre noire, tu me prendrais brutalement.

Un éclair isolé fouetterait le ciel, comme si Dieu, offensé, voulait anéantir sa création. Une lumière froide et plate révèlerait nos corps imbriqués, un vent chaud se lèverait. De grosses gouttes éparses se mettraient à bombarder nos peaux, tes mouvement de hanches s’intensifieraient. On entendrait ce claquement rythmé dans toute la campagne que l’orage aurait rendue soudain grave et silencieuse.

Puis la pluie, grossissant comme une tempête, s’abattrait en chagrin, on y verrait presque plus rien. Dans ce bouillon d’apocalypse je jouirais en criant comme une démente et tu éjaculerais sur mes fesses mon dos, mes cuisses, et jusqu’à mon visage, la pluie battante délayerait le sperme, nous purifiant.

Alors Dieu pardonnerait.




Eros, Harès et Apollon

Tu m’envoies comme autant de flèches
De mots tendres et crus à la fois
Qui me transpercent et qui m’empêchent
De songer à d’autres qu’à toi

Belle statue et fin stratège
Comme ma chute semble suave
Lorsque je tombe dans le piège
De tes bras qui sont douce cage

Je lutte en vain, je suis conquise
Ma chair et mon âme sont prises
A ton amour aléatoire

De mon cœur, tu peux triompher
Sur moi rejaillira la gloire
D’être au nombre de tes trophées

mercredi 8 mai 2013

Si tu m’oublies, je t’oublierai


Si tu m’oublies, je t’oublierai
Et je nierai ton existence
Ma plume rayera d’un trait
Nos tendresses et nos indécences

Je ne peux qu’aimer par mes sens
J’y croirai quand je sentirai
Tes deux mains posées sur mes hanches
Tes reins brûlants, ton souffle frais

Parfois si loin parfois tout près
Tu veux me faire danser ta danse
Je sais bien que tu fais exprès
De m’obséder de ton absence

Si tu m’oublies, je t’oublierai
Et ce ne serait pas de chance
Je t’aimerai si tu voulais
D’un mot calmer mon impatience

jeudi 2 mai 2013

Apparition

Tu m’es apparu comme un ange
Sous la pluie qui me pénétrait
Tandis qu’hier soir je rentrais
De notre rendez-vous étrange

Tu m’es apparu comme un rêve
Qui s’évapore et qu’on retient
Comme ton visage entre mes mains
Lors de notre étreinte trop brève

Tu m’es apparu comme songe
Qu’imagine une passionnée
Qui a si grand besoin d’aimer
Que s’incarne enfin son mensonge

Tu es l’ultime tentation
Qui m’entrainera pas-à-pas
Vers quel enfer, je ne sais pas
Mais j’aimerai ma damnation