mardi 29 novembre 2011

Une jambe et puis l'autre

J'ai soulevé ma jupe en montant l'escalier
Allumeuse odalisque, en montrant mon cul blanc
Une jambe et puis l'autre, lentement j'ai monté
En suivant sans parler, tu bandais, mon amant


Tu me suivais de près, ému et frissonnant
Ma chatte était grenade et déjà sirupeuse
Une jambe et puis l'autre, mes cuisses se frottant
Je montrais le chemin, nonchalante aguicheuse


Une jambe et puis l'autre, l'amour à mes talons
Tu m'as suivie ainsi dans ma chambre ombrageuse
Tu as glissé sans bruit ta main jusqu'à mon con
Et posé sur ma perle tes phalanges vibreuses


Dans le miroir j'ai vu une femme étrangère
Une jambe et puis l'autre écarter son compas
Et toi tu l'habillais de ta voix qui libère
D'adjectifs obscènes qui ne l'abaissaient pas


Une jambe et puis l'autre enfin je m'agenouille
Pour que tu puisse enfin d'amour me défoncer
Que ta tige luisante me visite et me fouille
En rythmant mes soupirs de cuisantes fessées


jeudi 24 novembre 2011

Sodome et Gomorrhe

Mon absurde univers est peuplé à plaisir
D'adorables esprits doublés de plaisants corps
Qui me réclament et moi pour sceller nos accords
En réponse à leur doigts je mouille de désir

Je n'ai aucune excuse et je sais que j'ai tort
Mais c'est si savoureux de tout leur consentir
En échange ils m'oublient pour mieux me revenir
Victimes d'une envie qui ressemble à un sort

Et quand je les approche et que je les respire
Enivrée d'un parfum d'appétit et d'encore
Je retrouve les gouts délicieux de la mort
Du démon, du péché, du pardon, du martyre

Ne me plaignez jamais, vous qui vous croyez forts
Mais qui n'avez jamais osé songer à vous ouvrir
Je suis Magdalena pute pour vous servir
Un jour je laverai vos pieds de mes remords



lundi 14 novembre 2011

Tentation

Ma tentation, ta peau miroite
Tu prouves le talent du dieu
Qui a poli le bois précieux
De la partie que je le convoite

Ta parole est rose et lascive
Entre tes lèvres comme un puits
Où tremble comme un clapotis
L'eau coulant sur tes incisives

Quand j'ôterai ton superflu
J'imagine précisément
La chute de chaque vêtement
Qui te mettra la chair à nu

C'est ton corps tiède que je veux
Sentir peser contre mes reins
Tendu et dur comme l'airain
De ton glaive luxurieux

Mes cuisses se feront brasero
La fièvre agrippée à mes hanches
Comme un naufragé à sa planche
Pour accompagner tes assauts

A ta possession indécente
Je n'attends que de me soumettre
Car mille diables me pénètrent
Dès que tu envahis ma fente


jeudi 3 novembre 2011

Lettre du Maître

Pour toujours, tu es ma maîtresse
Pour ces libertés qu'on partage
L'esclave aux opalines fesses
Pour moi distille ses images

Tu es l'enclave imaginaire
Mais d'un songe tu te fais réelle
Quand tu t'inclines à ta manière
Tu te soumets douce rebelle

L'absinthe noire qui te tourmente
Quant je m'absente et que tu mens
Tu la consumes à mon attente 
Et t'abandonnes à mille amants

Pourtant je suis l'amour unique
Du jour où j'ai pris ta vertu
Sans son esclave le Maître abdique
Mais sans lui que deviendrais-tu ?

jeudi 20 octobre 2011

Sésame ouvre moi

Est-ce un péché ou un drame
Si, me donnant en partage
J'allège le poids de mon âme ?

J'arrache en tendre massage
Le jus salé de l'igname
A mes beautés de passage

Poignardée de fines lames
Ils me passent au fil de leur âge
Et je leur semble énigme-dame

Mais toi mon précieux roi mage
Je te supplie, te réclame
Quand prêteras tu hommage ?

De mon cœur tu es sésame
De toi je suis en sevrage
Tu es sucre, eux l'aspartame



samedi 8 octobre 2011

EROS ET VANITES: Ziegfeld Girls

EROS ET VANITES: Ziegfeld Girls: All texts, images & photogtaphs are under copyright of their owners, artists, gallerys, foundations or museums. T...

EROS ET VANITES: RUSTY FISCHER

EROS ET VANITES: RUSTY FISCHER: © All texts, images & photographs are under copyright of their owners, artists, gallerys, foundations or museums. Texts & Images m...

mardi 4 octobre 2011

Soda

Dans nos dialogues amoureux,
Je sens le goût de la chair
Saveur d'amande douce-amère
Que l'on distille à nous deux

Le reste du temps je t'espère
Mon rendez-vous double jeu
Puisqu'on se voit quand on peut
En gorgées hebdomadaires

Si tu m'aimes je suis aux cieux
Sinon j'attends six pieds sous terre
Qu'enfin tu me désaltère
Près du cœur et loin des yeux


jeudi 15 septembre 2011

Mélodie de septembre

Maintenant je suis en septembre
Des amants j'ai perdu le nombre
J'allonge, épanouie, mon ombre
Qui recouvre leur retards tendres

Je vois mon reflet dans leur moire
Tendres sont leurs regards. Eux en août
Moi en septembre et folle sans doute
Évanouie sous leurs yeux noirs

Je persiste et quoi qu'il m'en coûte
L'ombre me couvre et je me cambre
À leurs amours je veux prétendre
Moi en septembre et eux en août


Photo Mark Squire

mercredi 7 septembre 2011

Dans la forêt


Quand on c'est enfoncés dans cette chevelure
Emmêlée de sous-bois, presque chaque brindille,
Fieffée coquine, craquait sous nos chaussures.
Le soleil de septembre lançait une escarbille.

 
Pour montrer le chemin, je marchais la première.
M'égratignant les jambes comme d'espiègles chats,
Les ronces nous saluaient, toujours à leur manière :
Te tirant par la manche et me filant les bas.
 

Puis, comme des aveugles, on s'est cherchés.
Avec nos mains, bien sûr, nos odeurs et nos voix
Et l'on a retrouvé tous nos charmes cachés
Que l'on connais par cœur, sur le bout de nos doigts.

 
On s'est dit à voix basse ce qu'on aime à se dire
Comme ceux qui languissent et se retrouvent enfin :
Les mots et les caresses, les baisers, les soupirs
Et tous les témoignages de notre amour sans fin

 
Plus tard, levant les yeux au ciel vers le feuillage
De petites mains vertes ont béni nos ébats.
Le châtaigner pensait, là haut, dans son faîtage :
Comme j'aime la ferveur de ces amoureux-là !













Photo Julien Clergue

lundi 15 août 2011

Mister H

Le voluptueux Mister H
A envie d'une rousse juive
À la touffe orange et lascive
Fendue comme d'un coup de hache

Il voudrait une japonaise
Aux jambes torses et aux doigts longs
Qui déferait son pantalon
Et le supplierait qu'il la baise

Fausse blonde ou vraie brune ou noire
Si variées sont ses envies
Que ses fantasmes inassouvis
Forment un fascinant répertoire

Entre ses dents cerclées d'acier
Il me distille sa luxure
Et des envies qu'il me susurre
Je ne suis pas rassasiée


samedi 9 juillet 2011

Mon amour n'a qu'un ornement

Mon amour n'a qu'un ornement
Sur sa peau, pas de tatouage
A son oreille, pas de diamant
Comme tant de garçons de son âge

Pas de chaîne à son cou charmant
Ni de piercing à son visage
Quand il se met nu c'est Adam
Somptueux dans son métissage

Mon amour n'a qu'un ornement
C'est son anneau de mariage
Qui me rappelle, incessamment
Qu'en m'aimant il devient volage



vendredi 8 juillet 2011

Cérémonie

Dans une noire forêt de bras
Les chasseurs me cherchent à tâtons
Sans les craindre je suis leur proie
Pas d’esquive je sais qu’ils m’auront

Je leur laisserai la victoire
Quand les chasseurs me trouveront
Je dois céder à leur vouloir
Car c’est leur nuit d’initiation

Dans leur cérémonie magique
D’amour ils feront marathon
Moi au centre je serai unique
Goutte blanche dans ce bois marron

Pour mon bonheur écartelée
A l’heure obscure ils me prendront
Et brandissant leur trophée
En frères ils me partageront


mardi 5 juillet 2011

Eloge de la courbe

Il est un chemin courbe que j'aime tant à suivre
C'est le sentier secret qui me mène à ton cœur
Il se fait labyrinthe, tant parfois il m'enivre
Puissant et parfumé comme un verre de planteur

Entre les cannes à sucre ombrageuses, il serpente
Ponctué de ces fleurs aux roses porcelaines
Contournant le volcan aux mystérieuses pentes
Il perce tes forêts et coule sur tes plaines

Sur ton île exotique aux courbes féminines
Parcourue de frissons et de mille chemins
Troublée, je m'abandonne à ta brise marine
Et ton amour m'emmène à chaque fois plus loin


Le cœur suspendu à la branche

Mon amour, surtout n'oublie pas
Le cœur suspendu à la branche
Mets-le, quand tu partiras
Dans ta poche, au creux de ta hanche.

Suspendu entre ciel et terre
Ce cœur, tu le sais, c'est le mien
Dès que tu t'éloignes il se serre
Il n'est heureux qu'auprès du tien

Rougi de joie et de chagrin
Durant trois années de mystère
Emporte-le comme le témoin
D'un amour extraordinaire



vendredi 24 juin 2011

À Karima la rondelette


À Karima, la rondelette
Qui dans le bus fut insultée
Par un connard surexité
Pour la raison qu'elle est beurette

Elle qui rêvait de mixité
Elle en fut choquée la pauvrette
France : miroir aux alouettes
Hébergeant l'imbécillité

Du racisme faisons place nette
Tant qu'il aura droit de cité

Marine risque de triompher
Et Karima sera inquiète



mercredi 22 juin 2011

Passage des Princes

À Paris je ne suis pas sage
Mes hommages au Baron Hausmann
J'emprunte mille et un passages

Dans mes habits de cellophane
Comme un bouquet dans un corsage
Je connais toutes vos arcanes

Sur le boulevard : racolage
Ses filles sont toutes courtisanes
Et les rues ont fardé leur âge

Choiseul a des lueurs diaphanes
Verdeau m'encourage au voyage
Et Jouffroy trompe le profane

Ah, Paris ! j'aime tes passages
Où les passions parfois je glane
Au gré de mon libertinage



samedi 18 juin 2011

Ogresse

Il me prend des envies d'ogresse
Les sourdes chaleurs orageuses
Donnent des idées malicieuses
Des fringales de foutre et de lèche

Dans mes pensées capricieuses
Mon bassin et le tien se pressent
Et nos désirs n'auront de cesse
De sucer nos tendres muqueuses

Lorsque ma culotte tu baisses
Plongeant ta main industrieuse
Je sens ma rivière visqueuse
Te tremper comme une promesse

Tu me baptises alors vicieuse
A tous tes noms d'oiseau j'acquiesce
Je te défais avec prestesse
Dégainant ta victorieuse

Allons, vite, le temps nous presse
Et nos minutes précieuses
Les heures coulent délicieuses
Comme ton sperme entre mes fesses


mardi 7 juin 2011

Panafricaine

Si l'ivoirien est clairvoyant
Le togolais est toujours beau
Quand il me mord à pleines dents.

Du malien, j'aime les manières
Aux douces arômes délectables
De café noir sous les paupières.

Je connais un camerounais
Redoutablement adorable
Mais violent quand son désir naît.

Il est un gabonais farouche
Qui ne quitte pas sa forêt
Dont le calme phrasé me touche.

Venu du Congo sans visa
Exprès pour m'embrasser la bouche
Un autre a quitté Kinshasa.

La différence est une aubaine
Pour celle qui ne s'effarouche
Des sombres saveurs africaines.


mercredi 1 juin 2011

Dans ta tête

Je prends ta tête entre mes mains
Je caresse ce noir rocher
Lovée au chaud de tes pensées
Je me fous bien des lendemains

Je pose ta tête entre mes seins
Pour que tu parles avec mon cœur
Qu'il t'apaise par la douceur
De ses battements souterrains

Je me loge dans ta raison
Comme dans une noble maison
Aux pampres couverts de raisins

Pour que tu t'endormes serein
Je pose un baiser sur ton front
Et nous vibrons comme un essaim




mardi 31 mai 2011

Je suis le mois de mai

Je suis le mois de mai
Excessive et volage
Le cœur est sous l'orage
Mais il ne pleut jamais

Je reçois tes messages
Que me porte le vent
Chaque fois soulevant
Mes jupes davantage

Je pense à toi souvent
Parfois à l'imparfait
Sans futur je ne fais
Que vivre le présent

Mais tant que je te plais
Que m'importe le temps
Passent tous les printemps
Du moment que je t'ai


PhotoEdouard Boubat

mardi 24 mai 2011

Les tilleuls

Le parfum des tilleuls m'entête
Le vent ramène les beaux jours
Comment résister mon amour
A la douceur de ta conquête ?

A ta voix comme une épagneule
Sur un ordre donné j'accours
Parfumée de tous mes tilleuls
Mon talon sonne dans ta cour

Mes beaux jours sont les jours de fête
Où tu réclames mon retour
Lorsque tu me prends en levrette
Retroussant mes robes glamour

Nos désirs obstinés s'entêtent
Sans se lasser, jours après jours
L'odeur des tilleuls est discrète
Comme le parfum de nos amours


vendredi 6 mai 2011

Paris

Je trace mon chemin, anonyme et muette
En grandes enjambées je m'évade à Paris
Cavalière pressée à la course discrète
La ville joue sur moi comme on prend un pari

Je sème les effluves de ma voie incorrecte
Qui pincent d'une envie le bras du parisien
Au passage on me voit d'Issy à la Vilette
Là où je vais ? Qu’importe ! On m'attend, c'est certain


Et plus je me rapproche plus je m'apaise enfin
Après l'agitation vient le calme vainqueur
J'ai posé sur ma bouche un sourire sibyllin
J'arrive et tu languis, là-bas, dans ta tiédeur


Amante inexorable, O mon bronze poli
Lorsque de ton désir tu me piques ma veine
Je ne peux m'empêcher de rejoindre ton lit
Je vais où tu me veux comme coule la Seine



Photo Edouard Boubat

mercredi 20 avril 2011

Quatre-heures

On roucoule entre bras et cuisses
Et comme deux qui se sont cherchés
On chuchote d'aimables clichés
Des fadaises ado love and kiss

Avec toi j'ai toujours quinze ans
Sentimentale à la bêtise
Ta bouche est une friandise
Dont les grains croquent sous la dent

Dans ta cabane haut perchée
Bien planqués à l'abri des gens
Nos jeux sont toujours indécents
Et nos sucettes acidulées

Submergé de désirs ardents
Mon amour chocolat tu fonds
Les après-midi sont féconds
Quand on s'attend depuis longtemps


vendredi 15 avril 2011

J'écris sur toi


Je suis ta plume et ton papier, dis-tu
Livrée à toi j'écrirai notre histoire
Mon stylo poulpe crachera l'encre noire
Sur le vélin de ton corps dévêtu

J'écrirais sur ta nuque, tes bras, tes cuisses
Couvrant ton dos de ma fine écriture
Et de mes ongles je ferai des ratures
Pour sublimer la beauté de nos vices

Allongé sur le dos, mon vivant livre
Tes pages écartelées à l'écrivaine
Tes vallons, tes ravins, tes plages, tes plaines
Seront les doux parages où je veux vivre

Je mouillerai mon doigt à chaque page
Inventant même ce qui nous fait défaut
Qu'importe si je rêve, puisque c'est beau
Faisons toujours cet amour avec rage

Scribe accroupie, j'engrange chaque joie
Chaque peine, jusqu'à graver tous tes cris
Tu jouis mon amour, tandis que j'écris
Dans mes carnets aux reliures de soie




dimanche 10 avril 2011

La Chandelle

Mon amant je m'étiole, tu ne me sers à rien
Ma chandelle a fondu de pâle fièvre prise
Et tu n'es pas venu me porter ton soutien

Bientôt je m'éteindrai, mouchée par une brise
Une porte claquée, un aboiement de chien
Me tordant en volute de fine fumée grise

Mais pour te consoler je viendrai le matin
En rêve, te bercer de caresses exquises
Car l’on n’oublie jamais ceux qui vous font du bien

Mon fantôme amoureux mêlée à l'aube grise
Te fera à ce songe encore mouiller ta main
Regrettant nos hier et redoutant demain


vendredi 1 avril 2011

Bleu et orange

Quand le soleil a disparu frileusement
Sous la couverture ardoisée de l'océan
Tout s'est alors teinté de bleu et d'orange
Sans que pourtant ces deux couleurs ne se mélangent

La mer hérissée de courtes écailles glaciales

D'un bleu-gris camaïeu profond et minéral
Léchait le sable lustré comme une plaque de cuivre
Où des oiseaux inscrivaient des histoires à suivre

Le ciel flou crachotait quelques nuages lents

Qui rejoignaient Granville sereinement
A la place du soleil disparu, un éclat
Plus clair, témoignait : l'instant d'avant j'étais là

Et la nuit n'avait plus qu'à venir maintenant

Car s'achevait le grand spectacle du couchant
Les rideaux de la nuit commençaient à descendre
Sans spectateurs, ou presque, en ce soir de décembre



Aude Doiderose Décembre 2009

mercredi 30 mars 2011

Rose comme la rose

Rose comme la rose, bien sûr,
Ou comme certaines cerises sûres
Dures et charnues comme les lèvres
Des jeunes filles aux baisers mièvres

Rose comme la pivoine en juin
Qui tombe ses pétales aux mains
Plumage froid et éphémère
D'un oiseau mort d'un jet de pierre

Rose comme ta langue mon Amant
Que j'entrevois entre tes dents
Et me fait savoir que ton corps
Dedans est rose et noir dehors


samedi 26 mars 2011

Trois jours de beau temps

Premier jour

Un soleil tiède caresse l'arrière de mes genoux. Je marche en pensant à toi. Comment ne pas penser à toi ? Cette langueur dans l'air, c'est toi, c'est ton corps, le creux de tes cuisses. Ce printemps précoce, c'est toi. Cet abandon, bras en croix, ce sourire juvénile, c'est toi, irremplaçable toi.

Deuxième jour

Le jour suivant, même décor. Le soleil est maintenant haut, il mordille tendrement ma nuque. Son haleine chaude, c'est la tienne, cette présence affolante et complice, c'est toi. Ces mots murmurés auxquels je ne sais que répondre, sauf des soupirs, c'est toi, ineffable toi.

Troisième jour

Il fait encore beau. Comme si les jours sombres avaient décidé de lever leur siège. Secondes, allongez-vous près de moi. Vous, les minutes instables, tenez-vous tranquilles et vous les heures, à genoux. Que le temps se prosterne maintenant et que ce moment soit un nouvel échantillon d'éternité : j'ai rendez-vous avec toi.



mercredi 23 mars 2011

Muscade

Coups d’œil en coulisse
Les messages glissent
Par ici la sortie
Sois discret

Tournez petits manèges
Nous échapperons
A vos soupçons
Les jalouses

Amours de contrebande
Rendez-vous salés
Détournements
De sexualité

On fait un tour on se caresse
Et passez muscade
Un petit plan cul
Ni vu ni connu



Aude Doiderose 11 mai 2009
 


jeudi 10 mars 2011

Lamour en fin de matinée

A l'aurore encore indécise
Je préfère cette heure exquise
Où je suis déjà parfumée
J'aime les fins de matinée

En marchant vite, je m'aiguise
Et mes désirs sont emportés
Vers celui que je m'autorise
Le cœur chaud et les mains gantées

Hier il m'a murmuré
De prometteuses paillardises
Qui excitent ma convoitise

Il m'a dit à onze heures précises
Flâner ne serait pas de mise
Lorsque m'attend mon bien aimé


Aude Doiderose 16 mai 2010
 

vendredi 4 mars 2011

Psyché

Dans la chambre de mon amant
Au mur, une haute psyché
Dont le verre, un peu ébréché
Mire ses frasques d’étudiant

Je n’y avais jamais pris garde
Quand hier, lorsque nous étions
Lui contre moi, en pleine action
J’y vis notre image par mégarde

Surprise par cette estampe obscène
Puis séduite, je nous contemplais
Et tandis qu’on s’entre-baisait
Je détaillais la belle scène

Lui, debout, s’activait sans trêve
Tous ses beaux muscles saillaient fort
Fesses creusées par son effort
Reins balançant en poussées brèves

De moi, je ne vis que le dos
Croupe claire de grande haquenée
Arc boutée pour résister
A ses coups d'estoc crescendos

Je marchais l’amble, lui, concentré
Ses deux mains crispées sur mes hanches
Regard grave sur mes fesses blanches
Comme si nos vies en dépendaient

Un instant son œil a glissé
Vers le miroir et il m’a vue
Il a souri, comme prévu
Heureux de me voir l’admirer





Aude Doiderose le 20 juin 2009


lundi 28 février 2011

Ensemble

J'adore ton rire juvénile
Ton sourire aigu m'appartient
Découvrant tes dents, jeune chien
Mordeur câlin et gracile

Nos amours ne sont pas tragiques
Mais nous rions très peu ensemble
Ces moments rares qui nous ressemblent
Sont toujours graves et érotiques

Nous partageons si peu vraiment
De nos histoires peu idylliques
Moments passionnés et magiques
En rares heures de temps en temps

Ensemble, nous ne vivrons jamais
Nos vies sont tendues et fragiles
Une larme perlant toujours aux cils
Je sais qu'un jour je te perdrai

A penser te perdre, je tremble
Car pour les amours impunis
Le mot avenir est banni
Et seul le désir nous rassemble

Il est pour les autres, ton rire
Mais tes baisers m'appartiennent
Car je suis ta fidèle chienne
Celle qui sait ce que tu désires


Aude Doiderose - 17 Novembre 2009 

lundi 21 février 2011

Electricité

L'éclat cuivré des électrodes
Humides, troublent mes molécules
Le goût salé des antipodes
M'attire, question de particules

Soudain je suis comme une pile
Qui sent ses atomes frémir
Quand passent ces ondes subtiles
De la physique et du désir

Le noir alors éclaire le blanc
L'opposé devient nécessaire
Et l'on s'aime passionnément
Lorsqu'on découvre son contraire

Par la loi du corps et du sexe
Comme le fer se soude à l'aimant
Le concave se plaque au convexe
L'amante embrasse son amant


mercredi 16 février 2011

La Guerre d'Amour

Entre nous, tendres ennemis
La guerre d'amour est déclarée
Dans ce combat, tout est permis
Quelle trêve scellera nos traités ?

De mille assauts, je vous harcèle
Experte en mes travaux guerriers
Parée pour la guerre en dentelles
Monseigneur, tirez le premier !

Et quand viendra le corps à corps
Dans cette charge, pas de quartier
Sous vos coups je crierai "encore"
Soyez, je vous prie, sans pitié

En me perçant de votre glaive
Donnez-moi la petite mort
Nous savons que la vie est brève
Que la grande nous épargne encore


jeudi 3 février 2011

Mes bas

Dans mes envies je me débats
Mes bas sont noirs sur mes ennuis
Des hauts, des bas tissent ma vie
Il pleut parfois sur mes ébats

Dans mes combats tu l'as compris
Je prends des bleus, tu sais cela
Je tiens bon tant que tu es là
Ne file jamais, je t'en prie

Glissant mon cœur entre tes bras
Nos soupirs chassent mes soucis
Chaque jour je te remercie
De dire que tu m'aimes à mes bas

Dans mes douceurs de haut en bas
Chuchote encore mon beau chéri
Quand je retourne à ton abri
J'oublie les troubles d'ici bas


jeudi 27 janvier 2011

L'amour rouge

Le destin a pris des détours
Pour m'offrir un bonheur violent
Il existe toutes sortes d'amours
Mais le nôtre est si différent

Tu m'attendais comme un Rubis
Escarboucle au reflet profond
Quand tu as jailli dans ma vie
J'ai marqué de rouge mon front

Mon amoureux mon envoûteur
Un philtre imprègne tes baisers
Et je ne vois dans ta couleur
Que le rouge d'un grand brasier

Tes caresses pour moi sont carmin
Tu me brûles quand tu me touches
Et pour la douceur de ta main
J'offre la chaleur de ma bouche

Je te porte comme un bindi
Mes mains jointes comme un serpent
Je t'appartiens quand tu le dis
Tu m'appelles et je bois ton sang


lundi 10 janvier 2011

Margherita

Andy s'était levé tard et du mauvais pied. Il avait à peine touché à son chocolat, accablé de soucis et doutant ce jour là de tout : ses projets, sa carrière et sa vie en général. C'était le creux de l'hiver, saison qu'il détestait, la pluie, poussée par les bourrasques, crachait sur ses vitres en lui mettant le moral en berne. La journée promettait d'être morose : il s'habilla sommairement pour aller chercher son courrier en bas. Lorsqu'il ouvrit sa boite, le courrier se laissa tomber mollement entre les mains : factures, rappels, relevés, notifications, il savait déjà que dans tout ça il n'y aurait rien de bon. Pas de carte postale ensoleillée, pas le moindre courrier désintéressé et amical, juste quelques prospectus qui jetaient de la couleur sur les enveloppes d'un blanc sale. L'un était une pub pour des gens qui promettaient de tout réparer dans la maison, du sol au plafond, il froissa la feuille et la jeta dans la corbeille du hall. L'autre lui paru plus attrayant : un flyer de livraison de pizza à domicile.
En remontant lentement l'escalier, il examina l'imprimé. Au recto figurait un nom : I LOVE PIZZAA (le love figuré par un cœur évidemment, le redoublement de la lettre A comme un écho prolongé) le nom était illustré par une photo assez provocatrice. Une bouche de femme s'apprêtant à croquer une part de pizza fondante. Malgré le caractère racoleur et vulgaire de l'image, elle évoquait vraiment le plaisir de déguster une bonne pizza. Au verso, la liste des pizzas, un numéro de téléphone, un slogan. Bref une pub banale, mais il se surprit, une fois dans son salon, à lire attentivement la composition des pizzas. La Reine, la Margherita, La Sottomessa, La Birichina, La Piccante et la Spéciale (pour deux ou trois personnes).
Contrairement aux autres enseignes cette société ne proposait ni boissons ni desserts, d'ailleurs leur slogan était : "Nos pizza(a)s sont inoubliables".  Promesse plutôt ambitieuse. Andy eut soudain envie que ce soit vrai et se dit qu'il allait essayer. A force de tourner et de retourner le flyer, son appétit grandissait et il lui semblait que seule une de ces pizzas pourrait le rassasier.
Il était déjà midi quand il composa le numéro d'I LOVE PIZZAA et une voix féminine et sensuelle lui répondit immédiatement. Il commanda une Margherita (sauce tomate, mozzarella, tomates fraîches, origan, lui énuméra la voix au téléphone) livraison garantie en quarante minutes. "Quarante minutes ?" se dit-il, contrarié, mais il ne voulut pas fâcher la jolie voix et ne fit pas de remarque sur le délai. Il dit seulement "Oki" puis il donna son adresse.
Pendant quarante longues minutes il tourna dans son appartement sans trouver le courage d'ouvrir son courrier posé sur la table basse. "Je ferai ça après ma pizza" se disait-il en consultant l'heure. Son ventre gargouillait d'un appétit inhabituel. Il regardait souvent le prospectus, "Drôle de boîte" se disait-il "Comment pensent ils résister à la concurrence avec un pareil délai". Il s'en voulait d'avoir cédé à la publicité comme un enfant qui voit une image et dit : "je veux ça". Enfin les quarante minutes se passèrent et la sonnette retentit.
Il s'attendait à voir l'inévitable jeune black emmitouflé et casqué, brandissant son carton de pizza isotherme. Mais dans l'encadrement de la porte, dans la lumière froide, se tenait une femme, souriante. Un instant il pensa que c'était un agent immobilier, une employée du syndic. Mais elle lui demanda d'un air blagueur : "La Margherita, c'est ici ?" Elle était grande et brune, plutôt élégante. "Oui" répondit-il et, machinalement il s'effaça pour la laisser entrer. Elle franchit le seuil d'une allure décontractée comme une personne attendue. Quand elle pénétra dans le salon il se fit la remarque qu'elle ne transportait que son sac à main et nul carton de pizza.
Elle se retourna vers lui et, dénouant la ceinture de son manteau rouge demanda : "Vous avez demandé Margherita, n'est-ce pas ? Me voilà. Vous pouvez m'appelez Mag et on peut se dire tu, c'est plus intime". Lorsque son manteau s'ouvrir il révéla sa silhouette mince. Elle portait une guêpière rouge et noire qui faisait paraître son décolleté laiteux. Une jupe rouge et soyeuse moulait ses hanches et tombait aux genoux, ses jambes étaient longues, noires et ses escarpins rouges, vernis.
"C'est sûrement elle, sur le flyer" se dit Andy. "La pizza vous l'aimez comment ?" dit-elle "Bien relevée ?" Et pour accompagner sa question elle releva sa jupe doucement lui montrant ses cuisses fuselées et, tout en haut, des porte-jarretelle rouges. Elle fit un tour sur elle-même pour qu'il juge de l'ensemble. De dos, ses bas noirs étaient soulignés d'une couture rouge du talon à l'orée de ses fesses. C'était charmant, il eut envie de toucher. Il avança une main vers ses profondeurs, il la trouva moite et moelleuse comme une pâte à pain bien levée. De son autre main il tâta ses fesses qui étaient deux belles miches, blanches et douces. Il avait faim de cette chair-là. Il fouillait la culotte de dentelles et toucha la porte humide de son four. Elle cligna des paupières et soupira, elle semblait attendre tout cela depuis longtemps. Elle mouillait abondamment et fléchissait un peu des genoux pour lui laisser libre accès à ses mystères. Elle avait dégrafé sa jupe qui tomba au sol. Elle passait ses mains sous le pull d'Andy qui les sentait le parcourir. Les baisers s'étaient mis à pleuvoir : sur le visage, le cou, les yeux, puis ils se mordillèrent les lèvres pour ensuite se boire mutuellement la salive. "Comme elle est bonne" se dit Andy. Elle fit passer son pull au dessus de sa tête et elle téta gentiment ses tétons tout en envoyant ses doigts explorer au delà de sa ceinture. Il était terriblement excité : la voir, la sentir et la goûter lui faisait battre le sang aux tempes. Il eut envie de sucer ses seins qui étaient ronds et élastiques comme deux boules de mozzarella et leurs pointes qui dardaient vers lui leurs petits museaux roses. Elle sentait vaguement l'origan, Andy ne cessait pas d'actionner l'interrupteur de son four : on-off, on-off, on-off, et elle s'affolait, soupirant de plus en plus fort. Elle lui glissait des mots à l'oreille, des mots inconvenants et sans suite mais qui lui fouettaient les sens.
Elle lui avait débouclé la ceinture, et se mit à genoux pour le déshabiller complètement. Il voyait son dos et sa nuque en dessous de lui et parfois elle relevait la tête vers lui d'un air insolent. Elle se mit à le déguster et il pensa une chose absurde qui le fit sourire : "Putain, je suis en train de me faire dévorer par la pizza que j'ai commandé". Il s'abandonna alors à sa bouche qui était inventive et gourmande. Parfois il la grondait pour sa lascivité, parfois il la félicitait pour son savoir faire et elle ne pouvait que gémir doucement.
Enfin il fut temps de commencer les choses sérieuses et elle se mit docilement dans la posture de la levrette. Il entra dans son petit four bouillant, sérieux comme un boulanger qui enfourne son pain. Il s'y sentit comme dans une Calzone : il glissait en elle comme une belle mécanique. Elle était fondante et riche. Il lui claquait ses belles fesses en admirant le roulement de ses hanches blanches. Il la transperçait, la possédait, la consommait. Elle manipulait son interrupteur en geignant de plus en plus fort. Il la retourna, elle était rouge comme une tomate, l'air égaré, lui il lui ouvrit les jambes. Elle jouit. Il s'abandonna l'instant d'après au plaisir, l'assaisonnant copieusement de sa sauce.
Ils restèrent un long moment serrés en silence. Puis elle se dégagea doucement et lui dit : "Il faut que j'y aille". Doucement ils se rhabillèrent en échangeant des baisers puis elle partit. La porte une fois refermée il ramassa le prospectus tombé à terre et se dit : "La prochaine fois je goûterai la Reine".