mercredi 30 mars 2011

Rose comme la rose

Rose comme la rose, bien sûr,
Ou comme certaines cerises sûres
Dures et charnues comme les lèvres
Des jeunes filles aux baisers mièvres

Rose comme la pivoine en juin
Qui tombe ses pétales aux mains
Plumage froid et éphémère
D'un oiseau mort d'un jet de pierre

Rose comme ta langue mon Amant
Que j'entrevois entre tes dents
Et me fait savoir que ton corps
Dedans est rose et noir dehors


samedi 26 mars 2011

Trois jours de beau temps

Premier jour

Un soleil tiède caresse l'arrière de mes genoux. Je marche en pensant à toi. Comment ne pas penser à toi ? Cette langueur dans l'air, c'est toi, c'est ton corps, le creux de tes cuisses. Ce printemps précoce, c'est toi. Cet abandon, bras en croix, ce sourire juvénile, c'est toi, irremplaçable toi.

Deuxième jour

Le jour suivant, même décor. Le soleil est maintenant haut, il mordille tendrement ma nuque. Son haleine chaude, c'est la tienne, cette présence affolante et complice, c'est toi. Ces mots murmurés auxquels je ne sais que répondre, sauf des soupirs, c'est toi, ineffable toi.

Troisième jour

Il fait encore beau. Comme si les jours sombres avaient décidé de lever leur siège. Secondes, allongez-vous près de moi. Vous, les minutes instables, tenez-vous tranquilles et vous les heures, à genoux. Que le temps se prosterne maintenant et que ce moment soit un nouvel échantillon d'éternité : j'ai rendez-vous avec toi.



mercredi 23 mars 2011

Muscade

Coups d’œil en coulisse
Les messages glissent
Par ici la sortie
Sois discret

Tournez petits manèges
Nous échapperons
A vos soupçons
Les jalouses

Amours de contrebande
Rendez-vous salés
Détournements
De sexualité

On fait un tour on se caresse
Et passez muscade
Un petit plan cul
Ni vu ni connu



Aude Doiderose 11 mai 2009
 


jeudi 10 mars 2011

Lamour en fin de matinée

A l'aurore encore indécise
Je préfère cette heure exquise
Où je suis déjà parfumée
J'aime les fins de matinée

En marchant vite, je m'aiguise
Et mes désirs sont emportés
Vers celui que je m'autorise
Le cœur chaud et les mains gantées

Hier il m'a murmuré
De prometteuses paillardises
Qui excitent ma convoitise

Il m'a dit à onze heures précises
Flâner ne serait pas de mise
Lorsque m'attend mon bien aimé


Aude Doiderose 16 mai 2010
 

vendredi 4 mars 2011

Psyché

Dans la chambre de mon amant
Au mur, une haute psyché
Dont le verre, un peu ébréché
Mire ses frasques d’étudiant

Je n’y avais jamais pris garde
Quand hier, lorsque nous étions
Lui contre moi, en pleine action
J’y vis notre image par mégarde

Surprise par cette estampe obscène
Puis séduite, je nous contemplais
Et tandis qu’on s’entre-baisait
Je détaillais la belle scène

Lui, debout, s’activait sans trêve
Tous ses beaux muscles saillaient fort
Fesses creusées par son effort
Reins balançant en poussées brèves

De moi, je ne vis que le dos
Croupe claire de grande haquenée
Arc boutée pour résister
A ses coups d'estoc crescendos

Je marchais l’amble, lui, concentré
Ses deux mains crispées sur mes hanches
Regard grave sur mes fesses blanches
Comme si nos vies en dépendaient

Un instant son œil a glissé
Vers le miroir et il m’a vue
Il a souri, comme prévu
Heureux de me voir l’admirer





Aude Doiderose le 20 juin 2009