vendredi 19 juillet 2013

L'homme qui aimait les fleurs




Au milieu d’un dimanche de quatorze juillet
La table était dressée sur un tapis de fleurs
Le temps coulait tranquille tandis qu’il travaillait
Précis et concentré comme un enfant de cœur

Je le regardais faire sans y comprendre rien
Mais j’aimais son projet, horloger des saveurs
Chaque petit pétale méritant tous ses soins
Pour éveiller les sens, lorsque sonnerait l’heure

J’avais déjà goûté, sa chair était exquise
Mais j’avais encore faim d’apprendre davantage
Il me parlait un peu, j’écoutais, attentive
Tandis qu’il assemblait, un par un, ses rouages

Quand l’heure fut venue, enfin, de déguster
J’avais saisi l’idée qui préside à ses choix
A la fin du plaisir reste la volupté
De lécher les arômes juste au bout de ses doigts




mardi 16 juillet 2013

Dans quel état j’erre




Un sentiment de liberté me lie à l’Univers
Quand le goudron est chaud
Et que tout Paris m’envoie ses baisers

Je garde au cœur
Des parcelles de vous
Qui m’avez bien aimée
Qui m’avez prise
Puis rendue à moi-même

Reposée, comme un objet de désir
Sur mon socle comme une mécanique
Dont vous avez percé le secret

J’ai fait trois petits tours
J’ai plongé dans l’ivoire de vos dents
Et je me suis rafraîchie à vos fantasmes

Merci et l’on ne se doit rien.

Libres comme des comètes
On se perdra dans la nuit bleue
Jusqu’au prochain big-bang

Je vais attendre, sur mon étagère
La prochaine main, la prochaine clé
Car la patience me tient lieu de vertu.




jeudi 11 juillet 2013

Suis-je une pute (co-écrit avec Balzak)

Je m'extirpe du néant en m’exhibant
Je ne les séduis pas, mais j'excite
Bimbo en dessous sexy à rubans
Avec mes messages aux textes explicites
Dressée sur mes talons, titubant
Ils trouvent mon lexique magnifique
Je ne suis pas dupe…
Dis-moi,
Suis-je une pute ?

Ta vie de merde, tu la fais cocu
Baise avec la mienne, sans regrets !
Prend ma prose pour quelques écus
Plonge dans ma vie en ouvrant ce livre
Pour que je pénètre degré par degré
Écarte bien que j'enfonce mon ogive
Te prends pas la tête, pourquoi tu luttes ?
J'écris,
Suis-je une pute ?

Les extases se suivent sans entraves
Sans pause je passe d'un sexe à l'autre
Nul n'en souffre, mais tous en bavent
Sur ma mauvaise vie navigue mon cotre
Mes seins pointus sont mon étrave
Au sillage de mon cul sont mes apôtres
A quoi rime cette vie sans but ?
Au fond,
Suis-je une pute ?

Bienvenue sur La Place Des Putes !
En alexandrins on fait les putains
Les pseudos-poètes choqués disent : chut !
Offrons-nous de l’art ou nos arrière-trains ?
Galvaudant nos sentiments intimes
On est prêt à tout pour une rime
Poète, prends une minute
Et demande-toi
« Suis-je une pute ? »

J'explore leurs esprits-boîtes
De conserve tandis qu'ils me pelotent
Le long de mes cuisses moites
Quand ils font glisser ma culotte
Je sanglote puis après je l'écris
Et c'est leur plaisir que j'exploite
Ils sont comme des bêtes en rut
A ton avis,
Suis-je une pute ?