samedi 29 mai 2010

L'héroïne





T'appartenir, penser à toi
C'est le cœur rouge de ma névrose
Ma vie s'épuise et se nécrose
Lépreuse, je me perds, doigt par doigt

Je suis comme tous ces toxicos
Qui damnent pour une dose
Au dernier shoot, on suppose
Qu'on les trouvera sur le dos

Je me meurtris à te chérir
Souffrant d'une étrange hystérie
Cet amour est une maladie
Dont je ne veux jamais guérir

Pour mon bonheur, malgré ma peine
Par obsession et par faiblesse
Je te conserve ma tendresse
Toi seul sait à quel point je t'aime


Aude Doiderose le 29 mai 2010 



Photo Martine Barrat

vendredi 21 mai 2010

Le temps passe


J'ai laissé faner les lilas
Sans pourtant descendre au jardin
Ma mésange a chanté en vain
Le temps passe, je ne suis pas là.

A force d'attendre un lendemain
Les jours pressés, inquiets, s'enfuient
Comme cet âcre couple de pies
Aux cris noirs qui ne disent rien.

Qui prendra soin du seringa
Dans ses branches les mouches questionnent
Je suis absente et elle s'étonnent
Pourquoi n'est elle toujours pas là ?

Ô mon jardin, je t'abandonne
Je m'égare, me pardonnes-tu ?
Adieu, je me suis pendue
On me trouvera au cou de cet homme.


Aude Doiderose le 21 mai 2010 


dimanche 16 mai 2010

Jolies rues et jolis nus



Je marchais hier dans le 6e arrondissement de Paris. De bien jolies rues, des boutiques de luxe qui justifient l'expression "faire du lèche vitrine" tant les articles exposés sont attirants et chers. On en bave d'envie.
Il y a beaucoup de galeries, dans l'une d'elles des photos ont attiré mon attention.
Une série de nus féminins: poses classiques, femmes très blanches aux formes épanouies. L'originalité des photos réside dans le contexte de la prise de vue : les femmes sont saisies dans de vielles usines abandonnées, des entrepôts désaffectés, sites industriels décatis. L'art de la composition, la gamme chromatique m'ont immédiatement séduite. L'opposition entre la virilité du monde industriel, matérialise et fonctionnel et la grâce des nus est remarquable.
A voir jusqu'au 22 mai si l'occasion s'offre à vous.
Emma Barthere, Galerie Images de Fer

vendredi 14 mai 2010

Tir au pigeons


Heureusement qu'à Venise il y a moins de pigeons qu'avant. J'aime pas les pigeons : leur façon de marcher, leur roucoulement stupide, leur reproduction galopante, leur gloutonnerie et leur effronterie.
Voilà je l'ai dit.

vendredi 7 mai 2010

Novembre (poème calligramme)



Novembre est un mois languide
Ramassant les feuilles en brassées
Rouges, odorantes et humides
Par elles je me laisse embrasser


Étourdie par l'amour trouvé
L'automne m'incline à la paresse
Je crains de ne rien mériter
Du miel de cette tendresse


Je m'éparpille et me disperse
Ne promets rien mais tient toujours
Geisha gracieuse et perverse
Je combats l'amour par l'amour


Dans ce kaléidoscope
De désirs et de sensations
Où mes amours se télescopent
Je dilapide ma passion

jeudi 6 mai 2010

Les masques ont les yeux vides

Venise, tes rues tes canaux, tes rios, tes voix, tout me charme, tout sauf les masques de carton aux yeux creux.
Venise ma médiévale, ma craquelée, ma belle humide aux odeurs de lagune, je t'aime. Étroite, fardée de marbres, pieuse et hypocrite, gourmande de poulpes et de pâtes à l'encre.
Place Saint Marc l'officielle Venise se donne sans vergogne à des touristes obèses qui repartent repus. Mais, ma belle, si on sait te prendre, te flatter, te parcourir, t'arpenter en tous sens, tu livres alors la tiédeur de tes places désertes.