Le brun
a, sur ta peau, déposé les nuances
De la
roseur éteinte à la terre brûlée
Où les
sombres chaleurs aux clartés se fiancent
Allumant
des lueurs dans tes reflets cuivrés
Si tu
n’étais pas noir aurai-je pu t’aimer ?
Car
j’aime absolument toutes nos différences
Ta lèvre
bicolore et tes cheveux bouclés
Même si
notre couleur n’est rien qu’une apparence
J’ai
cherché mon semblable sans jamais le trouver
Et c’est
toi qui, un jour, m’a semblé mon jumeau
J’ai
plongé dans tes yeux où je me suis brûlée
Au feu de
ton baiser, au brasier de tes mots
Rehaussant
de pâleur ta belle négritude
Que ma
peau soit toujours un écrin pour ton noir
Rejoignant
les contraires en cette latitude
Où le
Nord et le Sud se joignent pour se boire.