mercredi 7 septembre 2011

Dans la forêt


Quand on c'est enfoncés dans cette chevelure
Emmêlée de sous-bois, presque chaque brindille,
Fieffée coquine, craquait sous nos chaussures.
Le soleil de septembre lançait une escarbille.

 
Pour montrer le chemin, je marchais la première.
M'égratignant les jambes comme d'espiègles chats,
Les ronces nous saluaient, toujours à leur manière :
Te tirant par la manche et me filant les bas.
 

Puis, comme des aveugles, on s'est cherchés.
Avec nos mains, bien sûr, nos odeurs et nos voix
Et l'on a retrouvé tous nos charmes cachés
Que l'on connais par cœur, sur le bout de nos doigts.

 
On s'est dit à voix basse ce qu'on aime à se dire
Comme ceux qui languissent et se retrouvent enfin :
Les mots et les caresses, les baisers, les soupirs
Et tous les témoignages de notre amour sans fin

 
Plus tard, levant les yeux au ciel vers le feuillage
De petites mains vertes ont béni nos ébats.
Le châtaigner pensait, là haut, dans son faîtage :
Comme j'aime la ferveur de ces amoureux-là !













Photo Julien Clergue

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