Exigeant du plaisir sa dose
Tel est la lubie du Géant
Qui, non seulement prend ma prose
Mais veut mes rimes également
Lui, que m’offre-t-il en échange ?
Sa volonté impérieuse
Et son sourire un peu étrange
Sur sa lèvre délicieuse
Il offre ce qu’il peut donner
En réalité peu de choses
Son corps puissant abandonné
La grâce lente de ses poses
C’est sa vibration nonchalante
Dans nos ébats que je préfère
Qui me rend fébrile et brûlante
Affolée je me laisse faire
Sachant ce qu’il préfère en moi
Et la partie qui l’intéresse
Il m’excite et voilà pourquoi
Toujours je lui offre mes fesses
lundi 17 décembre 2012
lundi 3 décembre 2012
Coppélia
Je me suis égarée de toi
Ma rue s’est privée de ton sens
Je roule encore, mais sans l’essence
Comme une chatte sur un toit
Je vis et par défaut, j’avance
Comme une flamenca sans âme
Coppélia privée de sa flamme
Sur mes talons, cambrée, je danse
Ma rue s’est privée de ton sens
Je roule encore, mais sans l’essence
Comme une chatte sur un toit
Je vis et par défaut, j’avance
Comme une flamenca sans âme
Coppélia privée de sa flamme
Sur mes talons, cambrée, je danse
lundi 19 novembre 2012
Métal - Esteban feat Aude
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Enfin j’entre en crise
Envie de te tenir en joue
Ta vulve énervée je vise
De mon canon fou
Cible émouvante, envoûtante
Je veux bien, allons,
Te servir de cible
Remplis-moi de plomb
C’est doux quand tu cribles
Je me rends, je m’incline
Souvent sous le joug de ta lance
Je joue, en garce, de ma langue
J’entre en transe dans ta danse
Juteuse comme une mangue
Et lime moi bien que je reluise
Je tire plusieurs coups
Mes reculs font avancer
Tes hanches par à-coups
Trou tiède comme l’acier
Je te chevaucherai encore
Te passant au fil de ma dague
J’affuterai ma lame à ton âme
Qui ne sera jamais plus vague
Le fer pénètre sa dame
mardi 30 octobre 2012
J'aurais pu être ta baby-sitter
Je t'imagine nourrisson
Tes jambes à cheval sur ma hanche
Toi mon beau bébé polisson
Je serais ta jolie nounou blanche
Quand j’étais tendre adolescente
Je t’aurais porté dans mes bras
Nul n’aurait trouvé indécente
Notre affection en ce temps-là
Le Temps fit de nous des adultes
Nos âges sont court-circuités
Par la Vie qui n’est que tumulte
En regard de l’éternité
Tes jambes à cheval sur ma hanche
Toi mon beau bébé polisson
Je serais ta jolie nounou blanche
Quand j’étais tendre adolescente
Je t’aurais porté dans mes bras
Nul n’aurait trouvé indécente
Notre affection en ce temps-là
Le Temps fit de nous des adultes
Nos âges sont court-circuités
Par la Vie qui n’est que tumulte
En regard de l’éternité
vendredi 5 octobre 2012
Amours de Babylone
Babylone sublime, le grand Paris pullule
De travailleurs oisifs, de fous et d’ouvriers
Certains sont beaux parfois, comme des libellules
Dans leurs corsets de cuir aux ailes irisées
Dans les métros bondés, si loin de nos maisons
Je les ignore tous, mais j’en connais certains
Dont le nom m’est resté pour de douces raisons
Et qui ont balafré ma vie de leur parfum
Je me rappelle ceux qui au jeu des regards
Ont lancé leurs audaces et m’ont fait trébucher
J’ai souri à mon tour à cet heureux hasard
Qui les a fait rôtir au feu de mon bûcher
Ils n’ont pas oublié, si l’on ne se voit plus
Car je sais que je suis au rang des inclassables
Inrangée, déroutante, un souvenir têtu
Comme eux sont demeurés mes pensées agréables
Quand je songe aux mystères des rencontres urbaines
Il me vient un immense amour d’humanité
Je ne me perds jamais au fond de ces aubaines
Et découvre souvent de grandes vérités
mercredi 26 septembre 2012
Sincère, salope et classe
Quand je me retrouve nue
Je t’offre le précipice
Insolent de mon cul
Nacré et sans artifice
Gourmande de ton cacao
Dans mes dessous vert amande
Dessert sous le caraco
Tu sais que j’en redemande
De nos gracieux corps-à-corps
Coule une envie naturelle
Tu me prends encore et encore
Et me retrouve toujours belle
Ma fesse jamais ne te lasse
Je le sais quand je te suce
Ta sincère salope et classe
Te plait et tellement plus
Je t’offre le précipice
Insolent de mon cul
Nacré et sans artifice
Gourmande de ton cacao
Dans mes dessous vert amande
Dessert sous le caraco
Tu sais que j’en redemande
De nos gracieux corps-à-corps
Coule une envie naturelle
Tu me prends encore et encore
Et me retrouve toujours belle
Ma fesse jamais ne te lasse
Je le sais quand je te suce
Ta sincère salope et classe
Te plait et tellement plus
jeudi 13 septembre 2012
Nectar
Comme il m’est nectar toujours
De porter ton corps aux nues
Jouant sur tes fesses nues
La partition de l’amour
Chaque mardi quand je te vois
Ou un autre jour, n’importe
Toujours tu m’ouvres ta porte
Pour te fondre entre mes doigts
Écartant tes bras velours
Tu me murmures : touche-moi
Ce cadeau fait mon émoi
J'en suis touchée pour toujours
Et moi je t’enlace alors
Couleuvre dans ta couleur
Je veux toujours ton bonheur
Si je peux jusqu’à la mort
De porter ton corps aux nues
Jouant sur tes fesses nues
La partition de l’amour
Chaque mardi quand je te vois
Ou un autre jour, n’importe
Toujours tu m’ouvres ta porte
Pour te fondre entre mes doigts
Écartant tes bras velours
Tu me murmures : touche-moi
Ce cadeau fait mon émoi
J'en suis touchée pour toujours
Et moi je t’enlace alors
Couleuvre dans ta couleur
Je veux toujours ton bonheur
Si je peux jusqu’à la mort
mardi 21 août 2012
Moisson
Ce champ aux mille épis platine
Ondulant de brise marine
Où j’aurais voulu t’emmener
Ce champ, hélas, est moissonné
Ta main glissée dans mon panier
Si tu m’avais accompagnée
Dans ce champ j’eusse été friponne
Pourquoi faut-il que l’on moissonne ?
Dans les sillons de seigle pâle
En un païen cérémonial
Tu m’aurais baisée cet été
Si les épis n’étaient coupés
Dans la chaleur de ce mois d’août
On se serait aimés sans doute
Épis couchés sous nos baisers
Mais la moissonneuse est passée
Les seigles maintenant sont cueillis
Je voudrais rentrer à Paris
Il est grand temps que je m’en aille
L’amour n’est plus qu’un feu de paille
Ondulant de brise marine
Où j’aurais voulu t’emmener
Ce champ, hélas, est moissonné
Ta main glissée dans mon panier
Si tu m’avais accompagnée
Dans ce champ j’eusse été friponne
Pourquoi faut-il que l’on moissonne ?
Dans les sillons de seigle pâle
En un païen cérémonial
Tu m’aurais baisée cet été
Si les épis n’étaient coupés
Dans la chaleur de ce mois d’août
On se serait aimés sans doute
Épis couchés sous nos baisers
Mais la moissonneuse est passée
Les seigles maintenant sont cueillis
Je voudrais rentrer à Paris
Il est grand temps que je m’en aille
L’amour n’est plus qu’un feu de paille
mardi 14 août 2012
Dressage
Cri sourd du harnachement
Qui grince et souffle en sueur
A chaque pas la jument
Doit abandonner son cœur
Quand son cavalier l’encercle
Au flanc de ses étriers
Tient sa bouche et tourne en cercle
A lui elle dois se plier
Il exige mais tu rebelles
Il cravache et tu le crains
Il te veut à son gré, belle
Il tient ton mors et tes crins
J’entends le bruit de tes fers
Quand tu galopes bon train
Enfin tu te laisses faire
Alors il t’aime et t’étreins
Je suis femelle et toi mâle
Nul n’a raison nul n’a tort
Mi humain et mi cheval
Car l’amour est un centaure
Qui grince et souffle en sueur
A chaque pas la jument
Doit abandonner son cœur
Quand son cavalier l’encercle
Au flanc de ses étriers
Tient sa bouche et tourne en cercle
A lui elle dois se plier
Il exige mais tu rebelles
Il cravache et tu le crains
Il te veut à son gré, belle
Il tient ton mors et tes crins
J’entends le bruit de tes fers
Quand tu galopes bon train
Enfin tu te laisses faire
Alors il t’aime et t’étreins
Je suis femelle et toi mâle
Nul n’a raison nul n’a tort
Mi humain et mi cheval
Car l’amour est un centaure
mercredi 25 juillet 2012
Ma villégiature
Pour me changer un peu des plages de la Manche
J’ai pensé séjourner un long mois sur tes côtes
Allongée sur ta lèvre au bord de tes dents blanches
A l’ombre de ton corps qui ferait chambre d'hôte
Il y ferait là-bas une chaleur exquise
J’arpenterai le jour tes douces plages noires
Ton souffle régulier, plus léger qu’une brise
Rafraîchirait mon cou en attendant le soir
Quand viendraient les étoiles, j’allumerai des feux
Dans le creux de tes reins, pour éclaire la nuit
Et mes danses lascives invoqueront ces Dieux
Qui règnent sur Grenade et jusqu’à Haïti
Je me baignerai nue dans la Mer des Antilles
En buvant à la source ta salive salée
Puis quand nous serons las, je me ferai gentille
Et entre tes deux bras me laisserai hâler
J’ai pensé séjourner un long mois sur tes côtes
Allongée sur ta lèvre au bord de tes dents blanches
A l’ombre de ton corps qui ferait chambre d'hôte
Il y ferait là-bas une chaleur exquise
J’arpenterai le jour tes douces plages noires
Ton souffle régulier, plus léger qu’une brise
Rafraîchirait mon cou en attendant le soir
Quand viendraient les étoiles, j’allumerai des feux
Dans le creux de tes reins, pour éclaire la nuit
Et mes danses lascives invoqueront ces Dieux
Qui règnent sur Grenade et jusqu’à Haïti
Je me baignerai nue dans la Mer des Antilles
En buvant à la source ta salive salée
Puis quand nous serons las, je me ferai gentille
Et entre tes deux bras me laisserai hâler
mardi 24 juillet 2012
Esteban Beat (Aude ft Esteban)
Je fais le beat
En dépit de tout
Sur le beat
Je débite tout
Avoue
Que le rythme de mon beat
Tu l'aimes et tu le joues
Approche, écoute mon beat
Feel my beat
Des filles sur mon beat
Défilent on my beat
Mais quoiqu'il arrive c'est toi qui l'habite.
Mec ton beat
Quasi magique
M'excite
Je te donne la réplique
J'avoue
Aude-Esteban feat
C'est érotique
Je m'habille de ce beat
Feel your beat
Ta rythmique mec
Moitié lyrique moitié lubrique
Résonne soudain comme un accord tacite.
19 mars 2011
En dépit de tout
Sur le beat
Je débite tout
Avoue
Que le rythme de mon beat
Tu l'aimes et tu le joues
Approche, écoute mon beat
Feel my beat
Des filles sur mon beat
Défilent on my beat
Mais quoiqu'il arrive c'est toi qui l'habite.
Mec ton beat
Quasi magique
M'excite
Je te donne la réplique
J'avoue
Aude-Esteban feat
C'est érotique
Je m'habille de ce beat
Feel your beat
Ta rythmique mec
Moitié lyrique moitié lubrique
Résonne soudain comme un accord tacite.
19 mars 2011
jeudi 12 juillet 2012
Goutte à goutte
J’entends le gargouillis de l’eau dans les chéneaux
Il pleut sans cesse ici, au rebours des saisons
Le temps est détraqué et mon cœur en écho
Se répand et ruisselle en vastes flaques d’eau
Quand je pense au chagrin qui reste encore à faire
Avant de retrouver mon amant tendre et chaud
Je larme de patience et mon cœur est de fer
Il rouille de l’envie de te serrer bientôt
J’arrose de mes vers cet amour qui te plait
Car je sais que la pluie s’arrêtera demain
Goutte à goutte apaisée ayant lavé ma plaie
Et je te reviendrai gorgée de ses parfums
Il pleut sans cesse ici, au rebours des saisons
Le temps est détraqué et mon cœur en écho
Se répand et ruisselle en vastes flaques d’eau
Quand je pense au chagrin qui reste encore à faire
Avant de retrouver mon amant tendre et chaud
Je larme de patience et mon cœur est de fer
Il rouille de l’envie de te serrer bientôt
J’arrose de mes vers cet amour qui te plait
Car je sais que la pluie s’arrêtera demain
Goutte à goutte apaisée ayant lavé ma plaie
Et je te reviendrai gorgée de ses parfums
dimanche 8 juillet 2012
Le géant
Elle était un peu effrayée, même anxieuse. Tant qu’il s’agissait de s’échanger des sms et des photos ça allait, mais la réalité était tout autre : elle avait imaginé plusieurs scenarii catastrophe, tous assez gore. Elle s’était souvenue de Guy Georges le tueur du 18eme, une belle gueule, lui aussi. En fait la réalité était plus pacifique et plus excitante. Elle avait l’imagination vive et construisait ses histoires juste pour se faire des frissons et par superstition, pour conjurer le sort.
Elle l’avait connu sur un site de rencontres, il lui avait paru singulièrement différent. La photo représentait un colosse noir auréolé de tresses ou de fines locks, belle bête, belle tête à l’expression boudeuse et peu avenante. Ses mèches nouées derrière la tête formaient une couronne noire et rêche, les serpents de Méduse ou la couronne d’épines d’un christ noir, version David La Chapelle. Le visage, outre son expression sombre, était sensuel et volontaire. Ses yeux très noirs et opaques.
Rapidement leur dialogue s’était précisé, pas de baratin inutile et très vite l’échange des photos avait commencé. Elle découvrait sur sa boite mail des rafales d’images de son sexe en érection, parfois aussi des photos de son torse, de son dos, quelques portraits toujours boudeurs. Il avait un corps très musclé et une stature impressionnante. Elle aimait surtout son visage.
Elle répondait alors à ces cadeaux par des photos d’elle, de plus en plus crues. L’homme avait, au fur et à mesure, demandé des détails, des cadrages de plus en plus précis. Les pieds semblaient avoir pour lui une forte valeur érotique. Elle essayait toujours de lui donner satisfaction même si pour les pieds elle était réticente. Elle n’avait jamais aimé ses pieds, longs, étroits, étranges. Le pied grec dit-on pour ces orteils qui ressemblent à des doigts et dont le deuxième dépasse les autres. Pour dissimuler leur longueur un peu ridicule, dès l’adolescence elle ne portait que des chaussures à talons. Ses pieds souffraient mais c’était sa vengeance.
Lui avait voulu des photos de ses pieds, nus, sans ses belles chaussures, sans ses jolis bas qui plaisaient tant aux autres hommes. Elle avait obtempéré. Mais il en avait ensuite réclamé d’autres sans le vernis rouge. Elle s’était soumise et avait enlevé le vernis. Elle faisait des photos deux ou trois fois par semaine, les envoyait sans prévenir puis attendait la réponse. Elle arrivait souvent dans l’heure, il répondait juste par un smiley heureux. Quelques remarques crues. Puis disait : encore ! Mais souvent elle vaquait déjà à ses occupations en ville. Alors elle répondait que c’était tout et il lui envoyait un smiley mécontent. Puis plus de nouvelles. Ou bien parfois il envoyait une ou deux photos de son érection, visiblement prises sur son lieu de travail.
Ce rituel avait duré trois mois pendant lesquels ils ne s’étaient jamais appelés directement. Ils n’avaient pas échangé beaucoup de mots et quand elle avait commencé à l’interroger sur son fétichisme des pieds, il avait juste répondu : ne pose pas de questions. Donc elle avait obéi et ne s’était fait de lui qu’une image incomplète, très physique, très sexuelle, un peu effrayante. Elle aimait cette incertitude, ce mystère. La seule chose qu’elle savait c’est que quand ils se verraient ce serait fort. Elle avait une fois repoussé une invitation chez lui au début, sous le prétexte que c’était en lointaine banlieue, une autre fois elle était décidée mais lui partait en province, ce mardi était donc leur unique chance de se rencontrer avant la coupure de l’été.
A son arrivée, un peu en retard, il l’accueillit avec un beau sourire. Il était très grand, presque deux mètres, très athlétique. Il se déplaçait en chaloupant comme un bateau. Il ne ressemblait déjà plus à ses photos. Sa chevelure était attachée, il était barbu. Il souriait et entre ses lèvres, ses dents très régulières rayonnaient. Il avait une voix grave et lente qui montait de sa large poitrine. Des tatouages sur le bras. Elle accepta un verre de rhum qui était très fort, ainsi qu’une bouffée de pétard. Il lui dit d’ôter ses chaussures et ses bas, ce qu’elle fit avec plaisir.
Lorsqu’elle fut assise sur le canapé, il prit ses jambes sur ses genoux et regarda ses pieds, elle sentit alors un peu mal à l’aise. Mais bientôt il délaissa ses pieds pour sa bouche.
Dans sa chambre il se dévêtit complètement, il lui ôta à elle tous ses vêtements. Elle demanda à ce qu’il défasse ses cheveux, qui lui tombèrent alors jusqu’aux épaules. Son corps était d’une belle teinte brune un peu cuivrée. Il demanda une fellation.
Il régnait dans cette chambre une atmosphère cérémonielle. Il semblait avoir une idée précise de ce qu’il allait exiger d’elle et dans quelles postures il allait la pénétrer. Il procédait lentement, parlait peu, semblait souvent au bord de l’orgasme. Pourtant il allait la prendre une heure durant sans répit.
Elle se sentait confiante, se laissait manipuler, soucieuse de répondre à chacune de ses demandes. Après la fellation il l’avait couchée sur le dos, la tête pendant hors du lit. Il avait pris ses pieds et les suçait en lui tenant les jambes largement écartées. Puis, après l’avoir longuement regardée se caresser les lèvres, il l’avait pénétrée lentement en l’écrasant maintenant de tout son poids. Ses mèches rugueuses environnaient son visage comme des lianes, il était à l’intérieur d’elle et elle se sentait à l’intérieur de lui, dans une forêt. Il lui donnait de grands coups de langue dans le cou et elle s’était prise à lui en faire autant. Sa sueur avait un léger goût salé. Puis, progressivement, de la lenteur il était passé à un rythme plus soutenu, auquel elle répondait par à-coups. D’une main il la tenait par les cheveux, elle n’avait que peu de liberté de mouvement, les bras serrés le long du corps, mains sur ses fesses, son cou en extension hors du lit lui faisait un peu mal. Mais elle était bien et lui était en elle comme chez lui.
Il soupirait et soufflait dans son cou, elle gémissait en agitant les fesses. C’était comme un viol théâtralisé, un acte sauvage et mystique. Puis elle fut libérée de cette posture, en nage, et elle le chevaucha. Il la tenait serrée très fort contre lui, en limitant l’ampleur des mouvement et l’obligeant ainsi à donner des coups de reins courts et vifs. Elle le sentait en lui, comme quelque chose qui faisait plus que la baiser. Comme un complément d’elle qu’elle n’aurait jamais voulu voir sortir.
Il lui disait à l’oreille qu’il allait la prendre par le petit trou. Elle le savait depuis leurs tous premiers échanges, il l’avait prévenue et n’en fut donc pas surprise. Habituellement, elle se débrouillait pour éviter cette pénétration, souvent douloureuse. Et puis elle gardait une forme de réticence, liées au caractère impur de la sodomie. Elle ne la pratiquait donc que peu et quand on lui proposait et qu’elle avait le choix, elle déclinait et on n’insistait pas. Elle savait qu’elle était douée à d’autres exercices et qu’elle compenserait avec la bouche ce qu’elle refusait de son cul.
Cependant avec cet homme là il n’était pas question de dire non. Pourquoi ? Il ne l’aurait pas obligée, évidemment, mais elle savait qu’avec lui c’était tout ou rien. Il aurait été contrarié et cela aurait gâché leur aventure. Elle se dit que le moment était venu de faire le sacrifice de son orifice et, malgré tout, l’histoire n’aurait pas été complète sans cela. Il se plaça derrière elle qui s'était agenouillée, plaça sa main sur le dos pour qu’elle s’aplatisse, comme un chat. Aucun de ses gestes n’était une contrainte, à part une ou deux fois quand il l’avait saisie par le cou et avait exercé une courte strangulation ou lorsqu’il tenait ses cheveux comme on tient un cheval par la crinière. Rien de tout cela, d’ailleurs, n’était fait pour lui déplaire.
Donc, dans cette posture ramassée, elle attendait. Il toucha son orifice avec la pointe de son sexe, en lui donnant de petits coups très doux, comme lorsqu’on frappe à une porte. Elle, qui par réflexe, se contractait dans l’attente de l’inévitable brûlure, était surprise de cet attouchement léger. Il lui avait déjà enfoncé plusieurs fois les doigts dans le feu de l’action et elle se sentait prête. Il entra donc lentement et d’un seul mouvement et tout son sexe disparut comme un train dans un tunnel, sans douleur. Il resta un moment immobile, jouissant de cette cavité très ajustée et très chaude. Elle, de son côté, écoutait ses sensations, étonnée de cette visite pacifique. Elle savait que ce n’était pas de là que viendrait l’orgasme mais sa présence était plaisante et elle caressa son clitoris lentement tandis que, de son propre mouvement, elle se mit à onduler du bassin. Elle savait qu’il était bien, elle sentait son sexe planté à fond dans ses entrailles et elle sentait ses propres caresses qui commençaient à irradier son bassin de sensations électriques. Elle aurait pu jouir très vite mais préféra ralentir, au contraire, pour profiter plus longtemps de cet étrange accouplement. Il l’avait placée en face d’un grand miroir et elle pouvait voir cette grande silhouette brune s’affairant sur sa croupe. Son visage encadré de mèches avait une expression concentrée et presque douloureuse. Elle se voyait l’air éperdu, blanche et rose, ses cheveux devant les yeux et les seins qui tressautaient dans le rythme. Était elle belle ? Non, mais excitante, y compris vis à vis d'elle même, il n’était plus temps de se plaire mais de se prendre.
Il bougeait et elle se tordait comme une couleuvre, se guidant vers le plaisir, l’excitation était au paroxysme. Elle savait qu’il voulait l’entendre jouir et elle lui offrit un bel orgasme, bruyant, païen, sauvage, obscène.
Lui, n’avait toujours pas libéré son sperme et il semblait évident qu'il ne devait le faire que dans sa bouche. Il versa cette libation dionysiaque, dans ce rite remontant du fond de lui comme il remontait du fond des âges : célébration du corps de l’homme et de la femme avant l’invention du Paradis, de la faute et de tout ce fatras judéo-chrétien.
Elle l’avait connu sur un site de rencontres, il lui avait paru singulièrement différent. La photo représentait un colosse noir auréolé de tresses ou de fines locks, belle bête, belle tête à l’expression boudeuse et peu avenante. Ses mèches nouées derrière la tête formaient une couronne noire et rêche, les serpents de Méduse ou la couronne d’épines d’un christ noir, version David La Chapelle. Le visage, outre son expression sombre, était sensuel et volontaire. Ses yeux très noirs et opaques.
Rapidement leur dialogue s’était précisé, pas de baratin inutile et très vite l’échange des photos avait commencé. Elle découvrait sur sa boite mail des rafales d’images de son sexe en érection, parfois aussi des photos de son torse, de son dos, quelques portraits toujours boudeurs. Il avait un corps très musclé et une stature impressionnante. Elle aimait surtout son visage.
Elle répondait alors à ces cadeaux par des photos d’elle, de plus en plus crues. L’homme avait, au fur et à mesure, demandé des détails, des cadrages de plus en plus précis. Les pieds semblaient avoir pour lui une forte valeur érotique. Elle essayait toujours de lui donner satisfaction même si pour les pieds elle était réticente. Elle n’avait jamais aimé ses pieds, longs, étroits, étranges. Le pied grec dit-on pour ces orteils qui ressemblent à des doigts et dont le deuxième dépasse les autres. Pour dissimuler leur longueur un peu ridicule, dès l’adolescence elle ne portait que des chaussures à talons. Ses pieds souffraient mais c’était sa vengeance.
Lui avait voulu des photos de ses pieds, nus, sans ses belles chaussures, sans ses jolis bas qui plaisaient tant aux autres hommes. Elle avait obtempéré. Mais il en avait ensuite réclamé d’autres sans le vernis rouge. Elle s’était soumise et avait enlevé le vernis. Elle faisait des photos deux ou trois fois par semaine, les envoyait sans prévenir puis attendait la réponse. Elle arrivait souvent dans l’heure, il répondait juste par un smiley heureux. Quelques remarques crues. Puis disait : encore ! Mais souvent elle vaquait déjà à ses occupations en ville. Alors elle répondait que c’était tout et il lui envoyait un smiley mécontent. Puis plus de nouvelles. Ou bien parfois il envoyait une ou deux photos de son érection, visiblement prises sur son lieu de travail.
Ce rituel avait duré trois mois pendant lesquels ils ne s’étaient jamais appelés directement. Ils n’avaient pas échangé beaucoup de mots et quand elle avait commencé à l’interroger sur son fétichisme des pieds, il avait juste répondu : ne pose pas de questions. Donc elle avait obéi et ne s’était fait de lui qu’une image incomplète, très physique, très sexuelle, un peu effrayante. Elle aimait cette incertitude, ce mystère. La seule chose qu’elle savait c’est que quand ils se verraient ce serait fort. Elle avait une fois repoussé une invitation chez lui au début, sous le prétexte que c’était en lointaine banlieue, une autre fois elle était décidée mais lui partait en province, ce mardi était donc leur unique chance de se rencontrer avant la coupure de l’été.
A son arrivée, un peu en retard, il l’accueillit avec un beau sourire. Il était très grand, presque deux mètres, très athlétique. Il se déplaçait en chaloupant comme un bateau. Il ne ressemblait déjà plus à ses photos. Sa chevelure était attachée, il était barbu. Il souriait et entre ses lèvres, ses dents très régulières rayonnaient. Il avait une voix grave et lente qui montait de sa large poitrine. Des tatouages sur le bras. Elle accepta un verre de rhum qui était très fort, ainsi qu’une bouffée de pétard. Il lui dit d’ôter ses chaussures et ses bas, ce qu’elle fit avec plaisir.
Lorsqu’elle fut assise sur le canapé, il prit ses jambes sur ses genoux et regarda ses pieds, elle sentit alors un peu mal à l’aise. Mais bientôt il délaissa ses pieds pour sa bouche.
Dans sa chambre il se dévêtit complètement, il lui ôta à elle tous ses vêtements. Elle demanda à ce qu’il défasse ses cheveux, qui lui tombèrent alors jusqu’aux épaules. Son corps était d’une belle teinte brune un peu cuivrée. Il demanda une fellation.
Il régnait dans cette chambre une atmosphère cérémonielle. Il semblait avoir une idée précise de ce qu’il allait exiger d’elle et dans quelles postures il allait la pénétrer. Il procédait lentement, parlait peu, semblait souvent au bord de l’orgasme. Pourtant il allait la prendre une heure durant sans répit.
Elle se sentait confiante, se laissait manipuler, soucieuse de répondre à chacune de ses demandes. Après la fellation il l’avait couchée sur le dos, la tête pendant hors du lit. Il avait pris ses pieds et les suçait en lui tenant les jambes largement écartées. Puis, après l’avoir longuement regardée se caresser les lèvres, il l’avait pénétrée lentement en l’écrasant maintenant de tout son poids. Ses mèches rugueuses environnaient son visage comme des lianes, il était à l’intérieur d’elle et elle se sentait à l’intérieur de lui, dans une forêt. Il lui donnait de grands coups de langue dans le cou et elle s’était prise à lui en faire autant. Sa sueur avait un léger goût salé. Puis, progressivement, de la lenteur il était passé à un rythme plus soutenu, auquel elle répondait par à-coups. D’une main il la tenait par les cheveux, elle n’avait que peu de liberté de mouvement, les bras serrés le long du corps, mains sur ses fesses, son cou en extension hors du lit lui faisait un peu mal. Mais elle était bien et lui était en elle comme chez lui.
Il soupirait et soufflait dans son cou, elle gémissait en agitant les fesses. C’était comme un viol théâtralisé, un acte sauvage et mystique. Puis elle fut libérée de cette posture, en nage, et elle le chevaucha. Il la tenait serrée très fort contre lui, en limitant l’ampleur des mouvement et l’obligeant ainsi à donner des coups de reins courts et vifs. Elle le sentait en lui, comme quelque chose qui faisait plus que la baiser. Comme un complément d’elle qu’elle n’aurait jamais voulu voir sortir.
Il lui disait à l’oreille qu’il allait la prendre par le petit trou. Elle le savait depuis leurs tous premiers échanges, il l’avait prévenue et n’en fut donc pas surprise. Habituellement, elle se débrouillait pour éviter cette pénétration, souvent douloureuse. Et puis elle gardait une forme de réticence, liées au caractère impur de la sodomie. Elle ne la pratiquait donc que peu et quand on lui proposait et qu’elle avait le choix, elle déclinait et on n’insistait pas. Elle savait qu’elle était douée à d’autres exercices et qu’elle compenserait avec la bouche ce qu’elle refusait de son cul.
Cependant avec cet homme là il n’était pas question de dire non. Pourquoi ? Il ne l’aurait pas obligée, évidemment, mais elle savait qu’avec lui c’était tout ou rien. Il aurait été contrarié et cela aurait gâché leur aventure. Elle se dit que le moment était venu de faire le sacrifice de son orifice et, malgré tout, l’histoire n’aurait pas été complète sans cela. Il se plaça derrière elle qui s'était agenouillée, plaça sa main sur le dos pour qu’elle s’aplatisse, comme un chat. Aucun de ses gestes n’était une contrainte, à part une ou deux fois quand il l’avait saisie par le cou et avait exercé une courte strangulation ou lorsqu’il tenait ses cheveux comme on tient un cheval par la crinière. Rien de tout cela, d’ailleurs, n’était fait pour lui déplaire.
Donc, dans cette posture ramassée, elle attendait. Il toucha son orifice avec la pointe de son sexe, en lui donnant de petits coups très doux, comme lorsqu’on frappe à une porte. Elle, qui par réflexe, se contractait dans l’attente de l’inévitable brûlure, était surprise de cet attouchement léger. Il lui avait déjà enfoncé plusieurs fois les doigts dans le feu de l’action et elle se sentait prête. Il entra donc lentement et d’un seul mouvement et tout son sexe disparut comme un train dans un tunnel, sans douleur. Il resta un moment immobile, jouissant de cette cavité très ajustée et très chaude. Elle, de son côté, écoutait ses sensations, étonnée de cette visite pacifique. Elle savait que ce n’était pas de là que viendrait l’orgasme mais sa présence était plaisante et elle caressa son clitoris lentement tandis que, de son propre mouvement, elle se mit à onduler du bassin. Elle savait qu’il était bien, elle sentait son sexe planté à fond dans ses entrailles et elle sentait ses propres caresses qui commençaient à irradier son bassin de sensations électriques. Elle aurait pu jouir très vite mais préféra ralentir, au contraire, pour profiter plus longtemps de cet étrange accouplement. Il l’avait placée en face d’un grand miroir et elle pouvait voir cette grande silhouette brune s’affairant sur sa croupe. Son visage encadré de mèches avait une expression concentrée et presque douloureuse. Elle se voyait l’air éperdu, blanche et rose, ses cheveux devant les yeux et les seins qui tressautaient dans le rythme. Était elle belle ? Non, mais excitante, y compris vis à vis d'elle même, il n’était plus temps de se plaire mais de se prendre.
Il bougeait et elle se tordait comme une couleuvre, se guidant vers le plaisir, l’excitation était au paroxysme. Elle savait qu’il voulait l’entendre jouir et elle lui offrit un bel orgasme, bruyant, païen, sauvage, obscène.
Lui, n’avait toujours pas libéré son sperme et il semblait évident qu'il ne devait le faire que dans sa bouche. Il versa cette libation dionysiaque, dans ce rite remontant du fond de lui comme il remontait du fond des âges : célébration du corps de l’homme et de la femme avant l’invention du Paradis, de la faute et de tout ce fatras judéo-chrétien.
lundi 2 juillet 2012
Nuage
Ce matin, juste un seul nuage
Au ciel, blanc dans le paysage
Comment dois-je prendre ce présage ?
Nuage de crème dans mon thé
Nuage de poudre sur mon nez
Et nuage d'encre, je m'en vais
Je m’en vais vers d’autres parages
Ma joie flottant sur ton nuage
Avant que n’éclate l’orage
Un nuage de doute ouaté
Nuage de scandale éclaté
Et la page sera tournée
J’enverrai mon dernier message
Nuage passe et viendra l’âge
Où l’oiseau rentre dans sa cage
Au ciel, blanc dans le paysage
Comment dois-je prendre ce présage ?
Nuage de crème dans mon thé
Nuage de poudre sur mon nez
Et nuage d'encre, je m'en vais
Je m’en vais vers d’autres parages
Ma joie flottant sur ton nuage
Avant que n’éclate l’orage
Un nuage de doute ouaté
Nuage de scandale éclaté
Et la page sera tournée
J’enverrai mon dernier message
Nuage passe et viendra l’âge
Où l’oiseau rentre dans sa cage
lundi 25 juin 2012
Le fruit du chêne
Excusez moi si je vous gêne
Je voulais vous parler un peu
D’une partie de ces messieurs
Que l’on nomme le fruit du chêne
Que les âmes pusillanimes
Les purs esprits, s'ils me lisent
Et tous ceux qui me stigmatisent
Sentent la passion qui m’anime
Car pour ce bourgeon de douceur
Pour cette extrémité câline
Pour ce point au bout de la ligne
Je donnerai toutes les fleurs
Comme un toutou à sa maîtresse
Il me tend son petit museau
Relevé comme un chorizo
De ma main cherchant la caresse
Il aime tant qu’on le désire
Et qu’on l’admire et qu’on le flatte
Et qu’on l’enfonce dans nos chattes
Pour le noyer dans nos plaisirs
Ce fruit gorgé de vos parfums
Se laisse avaler sans faillir
Vous faisant presque défaillir
Quand son sirop jaillit enfin
Je voulais vous parler un peu
D’une partie de ces messieurs
Que l’on nomme le fruit du chêne
Que les âmes pusillanimes
Les purs esprits, s'ils me lisent
Et tous ceux qui me stigmatisent
Sentent la passion qui m’anime
Car pour ce bourgeon de douceur
Pour cette extrémité câline
Pour ce point au bout de la ligne
Je donnerai toutes les fleurs
Comme un toutou à sa maîtresse
Il me tend son petit museau
Relevé comme un chorizo
De ma main cherchant la caresse
Il aime tant qu’on le désire
Et qu’on l’admire et qu’on le flatte
Et qu’on l’enfonce dans nos chattes
Pour le noyer dans nos plaisirs
Ce fruit gorgé de vos parfums
Se laisse avaler sans faillir
Vous faisant presque défaillir
Quand son sirop jaillit enfin
mercredi 20 juin 2012
Le Maître Etalon
Au milieu
de la foule, dans la vallée des corps
Mon amour
à peau brune révèle sa beauté
Ta
présence en ces lieux supplante le décor
Ses
faibles artifices et le luxe ajouté
Bien sûr,
tous les miroirs et les lampes palpitent
Sourdement
tamisées, propices à la débauche
Et nous
nous allongeons comme des sybarites
Tandis que
près de nous une autre orgie s’ébauche
Je te
regarde voir, tu me vois regarder
Je sais à
quel degré cette ambiance t’excite,
Mon
pervers amateur de femmes très fardées,
Elle me
convient aussi, car elle est poétique
Lorsque
cette autre femme se prend à caresser
Là où toi
tu procures un orgasme certain
Je
m’abandonne alors, la laissant m’enlacer
Je sais
que ça te plait, mon charmant libertin
Certain
de mon amour, tu n’es jamais jaloux
Car tu
restes pour moi le vrai Maître étalon
Et il
n’est pas de place, sauf entre tes genoux
Où je te
sucerai, juchée sur mes talons
vendredi 8 juin 2012
Le charme sucré de la bourgeoisie
Il connaît le charme sucré
De la bourgeoise belle et sage
Traversant toujours au passage
Piétons, sous les regards discrets
A la terrasse du café
Où il fume une douce blonde
Il la suit des yeux et succombe
En rêvant de la dégrafer
Il sirote ses enjambées
Savoure son sac et son allure
Ses bas ambrés dans ses chaussures
Qui font sa cambrure galbée
Il imagine sous sa jupe
Dans les plis du tissus froissé
Par sa démarche cadencée
Dentelles et chairs qui se chahutent
Il voit ses seins qui soubresautent
Comme une gourmande gelée
Entre leur profonde vallée
Il rêverait d'être leur hôte
Et dans sa bouche qui reluit
Il se voit lui glisser un doigt
Et autre chose pourquoi pas
Si la bourgeoise veut de lui
De la bourgeoise belle et sage
Traversant toujours au passage
Piétons, sous les regards discrets
A la terrasse du café
Où il fume une douce blonde
Il la suit des yeux et succombe
En rêvant de la dégrafer
Il sirote ses enjambées
Savoure son sac et son allure
Ses bas ambrés dans ses chaussures
Qui font sa cambrure galbée
Il imagine sous sa jupe
Dans les plis du tissus froissé
Par sa démarche cadencée
Dentelles et chairs qui se chahutent
Il voit ses seins qui soubresautent
Comme une gourmande gelée
Entre leur profonde vallée
Il rêverait d'être leur hôte
Et dans sa bouche qui reluit
Il se voit lui glisser un doigt
Et autre chose pourquoi pas
Si la bourgeoise veut de lui
Photo Helmut Newton
mardi 24 avril 2012
Orage sur l'Aude
La pluie
Printemps froid
Quand je viens chez toi
Je suis mouillée en haut et en bas
En bas
Hauts talons
Je claque le macadam
Quand je cours après ce foutu tram
J’arrive
Essoufflée
Trempée et palpitante
Tu es blotti chez toi ta peau brûlante
Alors
Sur tes bras
Mes cheveux gouttent
Entrouvertes nos lèvres se goûtent
Nos doigts
Et nos reins
Nos peaux, nos voix,
Enfin comme c’est bon quand on se voit
Les corps
Veulent encore
Assauts violents
Tu sais que pour tout je suis d’accord
Tu jouis
Averse chaude
Je suis la terre
Et toi un orage noir sur l’Aude
samedi 31 mars 2012
Court Métrage
En gros plan presque à touche-touche
Cueillir tes lèvres sur tes dents
Ton sourire qui vire insolent
Et ta langue fond dans ma bouche
Plan de coupe, étreinte farouche
De nos cuisses s’entre-mélangeant
Contrastes des noirs et des blancs
Travelling lent sur notre couche
Des draps froissés, tes doigts plongeants
Merveille comme ta peau est douce
Le printemps aux fusions nous pousse
Comme gouttes de vif-argent
Cueillir tes lèvres sur tes dents
Ton sourire qui vire insolent
Et ta langue fond dans ma bouche
Plan de coupe, étreinte farouche
De nos cuisses s’entre-mélangeant
Contrastes des noirs et des blancs
Travelling lent sur notre couche
Des draps froissés, tes doigts plongeants
Merveille comme ta peau est douce
Le printemps aux fusions nous pousse
Comme gouttes de vif-argent
vendredi 23 mars 2012
Labyrinthe
A quoi rime l’amour, labyrinthe bizarre ?
Je roule sur tes R et te baise tout bas
En buvant les odeurs suaves de nos ébats
A pleins bras je te prends, debout dans le hasard
Les parfums et les voix sur la peau s’entremêlent
De brouillons de baiser en touchers impatients
De sourires mouillés en rires inconscients
C’est la joie de se voir qui fait tout notre miel
Et quand on se sépare, je veux qu’on se revoie
Au fil de nos saisons, sous de multiples ciels
Le temps n’a pas de poids et l’on déploie nos ailes
Qui nous font revenir à nous deux chaque fois
Je roule sur tes R et te baise tout bas
En buvant les odeurs suaves de nos ébats
A pleins bras je te prends, debout dans le hasard
Les parfums et les voix sur la peau s’entremêlent
De brouillons de baiser en touchers impatients
De sourires mouillés en rires inconscients
C’est la joie de se voir qui fait tout notre miel
Et quand on se sépare, je veux qu’on se revoie
Au fil de nos saisons, sous de multiples ciels
Le temps n’a pas de poids et l’on déploie nos ailes
Qui nous font revenir à nous deux chaque fois
jeudi 22 mars 2012
Ali au pays de merveilles
Du bel Ali j'apprécie tout
Lorsqu'il pose cartes sur table
Cet Adonis a des atouts
Esprit et corps incomparables
Le peu que j'ai gouté de lui
Un soir où l'on a pris le thé
A grand ouvert mon appétit
Révélant nos affinités
Mais cet Ali, lièvre de mars
Contre mes lèvres s'est pressé
M'allumant sans me rassasier
Comme le font certaines garces
Quand Ali sera décidé
Si de moi son envie s'éveille
Dame de cœur sans cruauté
Je lui montrerai mes merveilles
Lorsqu'il pose cartes sur table
Cet Adonis a des atouts
Esprit et corps incomparables
Le peu que j'ai gouté de lui
Un soir où l'on a pris le thé
A grand ouvert mon appétit
Révélant nos affinités
Mais cet Ali, lièvre de mars
Contre mes lèvres s'est pressé
M'allumant sans me rassasier
Comme le font certaines garces
Quand Ali sera décidé
Si de moi son envie s'éveille
Dame de cœur sans cruauté
Je lui montrerai mes merveilles
dimanche 18 mars 2012
Hard & juicy
Ardant Harden, hello
Le soleil darde ses rayons
Quand prendra-t-on langue ?
Ton silence m'égare
Même si j’ai l’art d’attendre, c’est long
Garde toi de me faire languir, Harden
Te voir me tarde
J’ai hâte de ton dard
Qui m’arrache soupirs et halètements
Tu sais que je te désire
Vois ma poésie qui transpire
N’est tu pas transpercé de bonheur ?
Harmonieux hardeur
Sensuel et sexy comme tu respires
Apparu soudain puis invisible
J’hésite : je te vire ou je te chavire ?
A quoi bon donner du plaisir
Si absurdement tu t’absentes ?
T'attendre Harden, rien de pire…
mardi 13 mars 2012
Capoeira
Tournoi viril qui donne le vertige
Capoeira : valse du mâle fauve
A Salvador, où vit l’enfant prodige
Les peaux virent au brun sous un ciel mauve
Les litanies agacent la chaleur
Des femmes les attendent à l’ombre fraîche
Tandis qu’au soleil sont les hommes en sueur
Qui voltigent et combattent tête-bêche
Comme l’archet du berimbau est souple
Et sa corde sensible et leurs corps détendus
Et leur sauts légers au rythme s’accouple
Comme si soudain le temps s’était perdu
Adieu chagrin des luttes fratricides
Les corps s’ornent d’oranges chatoyants
Aux aisselles roulent les gouttelettes acides
Le Senhor do Bonfim noue ses rubans
Capoeira : valse du mâle fauve
A Salvador, où vit l’enfant prodige
Les peaux virent au brun sous un ciel mauve
Les litanies agacent la chaleur
Des femmes les attendent à l’ombre fraîche
Tandis qu’au soleil sont les hommes en sueur
Qui voltigent et combattent tête-bêche
Comme l’archet du berimbau est souple
Et sa corde sensible et leurs corps détendus
Et leur sauts légers au rythme s’accouple
Comme si soudain le temps s’était perdu
Adieu chagrin des luttes fratricides
Les corps s’ornent d’oranges chatoyants
Aux aisselles roulent les gouttelettes acides
Le Senhor do Bonfim noue ses rubans
jeudi 23 février 2012
La croisée
À la croisée de nos chemins
Nous nous croiserons, si tu veux
Croisons les doigts pour que demain
Je plonge la main dans tes cheveux
Les tiens sont noirs comme tes mains
Ornées de bracelets nombreux
Qui tintent lorsque tes doigts fins
Inventent un riff audacieux
Quand ton bras croisera le mien
Et que, d'un geste malicieux
Ta main viendra cueillir mon sein
A ce moment délicieux
Je croirai, joli musicien
Au chaud mensonge de tes yeux
vendredi 3 février 2012
Nouvel An Chinois
A l'heure que tu avais choisie
Je me suis présentée à toi
Ma sombre étoile, sous ton toit
Près de la porte de Choisy
C'était le nouvel an chinois
Les lampions rouges avaient fleuri
Comme des dahlias d'épicerie
Sous un soleil brûlant et froid
Et dans ta rue, frôlant Paris
Les corps dansaient sur nos ivresses
Ivry croulait sous nos promesses
D'amour, nos cœurs étaient pétris
Je ne sais pas, tendre jeunesse
Combien de temps ça durera
Tu dis "toujours", je ne sais pas…
Je crains qu'un jour cet amour cesse
jeudi 19 janvier 2012
Minuit, un soir de première
Je m'installe aux premières loges
Robe nuit frôlant mes chevilles
Mon pouls me bat comme une horloge
Je me cambre comme une anguille
Le tact de ta voix profonde
Qui se répand dans le silence
Et le tic nerveux des secondes
Font frémir mes cils en cadence
Dans le projecteur de poursuite
Des regards noirs et blancs t'habillent
Croisant les doigts j'attends la suite
Je t'envoie mon talent aiguille
Étourdis-moi, mon comédien
De tes volutes de faconde
Nourris ce rêve né de rien
Sauf de notre passion féconde
Robe nuit frôlant mes chevilles
Mon pouls me bat comme une horloge
Je me cambre comme une anguille
Le tact de ta voix profonde
Qui se répand dans le silence
Et le tic nerveux des secondes
Font frémir mes cils en cadence
Dans le projecteur de poursuite
Des regards noirs et blancs t'habillent
Croisant les doigts j'attends la suite
Je t'envoie mon talent aiguille
Étourdis-moi, mon comédien
De tes volutes de faconde
Nourris ce rêve né de rien
Sauf de notre passion féconde
mardi 3 janvier 2012
Rage
J'enfonce un ongle tendrement
J'ai envie que tu n'oublies pas
Aux reins tu sens mon feu brûlant
Rendant pénible chaque pas
Pour que tu souffres comme j'ai mal
Par vagues lentes qui s'élancent
Rose dont j'arrache les pétales
Comme on caresse une vengeance
Quand ce mal t'aura envahi
Car je sais frapper ma victime
Sans qu'un seul soupir n'ait trahi
Ni ma tendresse ni mon crime
Tu connaitras rage d'amour
Plainte et plaisir seront intimes
Tu me supplieras nuit et jour
Pour mon baiser qui t'envenime
J'ai envie que tu n'oublies pas
Aux reins tu sens mon feu brûlant
Rendant pénible chaque pas
Pour que tu souffres comme j'ai mal
Par vagues lentes qui s'élancent
Rose dont j'arrache les pétales
Comme on caresse une vengeance
Quand ce mal t'aura envahi
Car je sais frapper ma victime
Sans qu'un seul soupir n'ait trahi
Ni ma tendresse ni mon crime
Tu connaitras rage d'amour
Plainte et plaisir seront intimes
Tu me supplieras nuit et jour
Pour mon baiser qui t'envenime
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